
Photo Credit: ACNS/Alex Baker
L’Italie a été particulièrement touchée par la pandémie de Covid-19. Mardi matin (31 mars), le nombre de morts s’élevait à 11,591 et continue d’augmenter. Le directeur du Centre anglican de Rome, l’archevêque Ian Ernest, propose une brève réflexion sur la situation actuelle.
Il y a plus fort que nous.
Des millions de personnes sont confinées: la confusion, la panique, la peur, le découragement et le désespoir tentent de nous conquérir. Pour les combattre, il nous faut en toute urgence apprendre à développer de nouvelles attitudes, de nouveaux comportements.
Les habitants de la planète terre sont affligés par l’incertitude et vivent des moments de grandes souffrances.
Nous sommes brisés au plus profond de nous mêmes.
Mais, au cœur de cette tragédie humaine, un arc en ciel apparaît et il apporte des couleurs d’espérance qui nous permet de croire en un avenir meilleur. L’air pollué par les intérêts économiques qui frisent l’immoralité se purifie petit à petit. Les familles souvent affaiblies par un manque d’amour, de présence et d’écoute se retrouvent à vivre et à être ensemble.
Les intérêts politiques inondés par du mépris aux promesses faites doivent changer de cap pour placer les populations qui leur sont confiées au centre de leurs préoccupations prioritaires. Les conférences et les symposiums organisés sont renvoyés pour que des initiatives à caractère humain donnent lieu à des actions concrètes car la survie même de toute l’humanité est remise en question.
Donc, il est de notre devoir d’évaluer nos propres attitudes et nos comportements. Le non respect des consignes donnés par les différents gouvernements du monde pour contrecarrer le Covid-19 par de nombreux citoyens exprime tout simplement que nous voulons être libre de nos mouvements et de nos choix. Il souligne avec brutalité que nous qui sommes faits pour vivre en communauté avons négligés ce qui anoblît la race humaine. Nous sommes devenus au fil du temps des personnes renfermées sur nous mêmes pour protéger nos intérêts personnels.
Il est donc important de contempler cet arc en ciel qui apparaît au dessus des nuages épais qui obscurcissent notre vie. La souffrance que nous vivons actuellement peut s’éterniser si notre contemplation ne suscite pas en nous le besoin d’agir. La liberté du confinement se paie à un prix fort: il faut agir avec le sens de la responsabilité et du respect pour le bien être du collectif.
L’espérance que je porte en mon cœur en cet instant s’intensifie quand je vois à l’œuvre ceux qui dans les services essentiels se sacrifient pour que nous puissions continuer à vivre au risque et au péril de leurs propres vies.
La confiance renaît en moi quand je découvre toute l’humanité en prière. La prière est devenue une action solidaire qui nous permettra de redécouvrir l’Amour d’un Dieu miséricordieux et compatissant. Une vie nouvelle se dessine à l’horizon.